Quand les émotions débordent (1–3 ans) : accompagner son enfant sans s’épuiser
- Charlotte de Joybert
- il y a 13 minutes
- 6 min de lecture

Les émotions d’un tout-petit sont souvent déroutantes. Un instant, il rit aux éclats ; l’instant d’après, il se débat de toutes ses forces, hurle, puis réclame vos bras comme si de rien n’était — enfin, ceux de papa… puis non, plus papa, mais maman… et parfois l’inverse ! Et il n’y a pas toujours de “raison”.
Entre 18 mois et 3 ans, c’est souvent la grande traversée du fameux “terrible two” : cette période où l’enfant découvre qu’il a une volonté propre… mais pas encore les moyens de la gérer.
Et derrière ces tempêtes, il y a surtout un petit être qui a besoin de vous, même (et surtout) quand il semble rejeter tout contact.
Si vous avez parfois l’impression de marcher sur des œufs, rassurez-vous : c’est normal. Ces “tempêtes émotionnelles” font partie du développement sain de l’enfant. Leur cerveau apprend encore à gérer les vagues internes ; et notre rôle, à nous adultes, c’est d’être le phare, pas la vague.
1. Quand le cerveau déborde : comprendre ce qui se joue
Quand votre enfant vit une émotion intense, il n’exagère pas : il déborde.
Tout simplement.
Son cerveau émotionnel fonctionne à plein régime, tandis que la partie qui aide à réfléchir, raisonner, se calmer (le cortex préfrontal) est encore en construction.
Autrement dit, il ressent tout, mais il ne sait pas encore quoi en faire.
Il faut imaginer un trop-plein d’énergie, de frustration, de fatigue, de besoin d’autonomie… et aucune soupape pour réguler. Alors ça sort. Fort. Parfois très fort.
Il crie, tape, se jette au sol, ou pleure sans qu’on comprenne vraiment pourquoi — parce qu’il ne le sait pas lui-même.
Et c’est là que notre rôle devient essentiel : non pas d’éteindre la crise, mais de servir de contenant à cette émotion débordante.
De rester ce repère stable qui dit :“ Tu peux être en colère, je suis là.”
Rien qu’en faisant ça, on lui apprend que l’émotion n’est pas dangereuse, qu’elle peut être traversée, et qu’il est aimé même quand il tempête.
2. Accueillir sans céder : le rôle du parent “conteneur”
Quand une crise éclate, le plus utile n’est pas d’expliquer, mais de rester présent.
L’enfant a besoin d’un repère stable pour ne pas se perdre dans son émotion.
Quelques gestes simples :
Se mettre à sa hauteur pour éviter la confrontation verticale.
Nommer simplement ce qu’il vit : “Tu es très fâché parce que tu voulais le ballon rouge, hein ?” Nommer, c’est déjà apaiser.
Garder une voix calme et basse, même s’il crie.
Éviter le “calme-toi” (qui, entre nous, ne marche pour personne… même pas pour nous, les adultes !).
L’objectif n’est pas d’éteindre la crise, mais d’aider l’enfant à sentir qu’il peut la traverser en sécurité.
3. Trois outils concrets de sophrologue pour apaiser
Alors désolée d’avance, mais ces exercices ne pourront pas être pratiqués par l’enfant en colère !
Quand il est en pleine tempête émotionnelle, il n’aura ABSOLUMENT pas envie de respirer, de se calmer ou de faire quoi que ce soit.
Et c’est normal : il est submergé, incapable à ce moment-là d’accéder à une logique ou une consigne.
Cependant… après la tempête vient le calme.
C’est à ce moment-là qu’on peut en reparler avec lui, lui montrer doucement les exercices, sans forcer.
Et ce n’est pas non plus dit qu’il les fera la prochaine fois, ni celle d’après.
Mais en lui remémorant ces outils, encore et encore, vous lui montrez qu’il existe des moyens pour se calmer, et qu’un jour (oui, un jour !), il y arrivera par lui-même.
1. La respiration “magique”
C’est une respiration simple et pleine de puissance : la respiration abdominale, la cohérence cardiaque (oui celle que je vous rabâche tout le temps !)
Montrez-lui comment on peut gonfler le ventre comme un gros ballon quand on inspire… et le laisser redescendre doucement quand on souffle.
Amusez-vous à comparer : “Regarde, c’est mon gros ballon qui se gonfle !”
Proposez-lui d’essayer, sans exigence, juste pour voir ce que ça fait.
Expliquez-lui que c’est une respiration magique parce qu’elle fait du bien tout de suite : elle calme le cœur, elle aide le corps à se détendre et elle fait revenir le sourire.Même s’il ne la pratique pas encore dans les moments de tension, il apprend déjà qu’il existe un moyen de se sentir mieux, simplement en respirant.
2. Le doudou de réconfort
Pendant la tempête émotionnelle, le doudou peut devenir un repère précieux.
Il ne fera pas disparaître la colère, mais il peut aider l’enfant à canaliser ce qu’il ressent.
Serrer son doudou, le sentir, le frotter contre sa joue… c’est déjà une façon pour lui de retrouver un peu de sécurité dans le chaos.
Vous pouvez simplement proposer, avec douceur : “Est-ce que tu veux ton doudou pour faire un câlin ?”
Le doudou agit alors comme une présence rassurante, une extension du lien parental que l’enfant peut tenir dans ses mains.
Et lorsque la tempête se calme, il devient le symbole du retour au calme : l’objet qui reste quand l’émotion passe.
Le doudou ne “répare” pas la colère, il accompagne la traversée.
3. Le rituel “après la tempête”
Quand tout s’est apaisé, prenez 2 minutes pour ranger, boire un peu d’eau, respirer, ou câliner.Le message implicite : “On se reconnecte après la vague.”
Et là, vous pouvez poser des mots sur ce qui vient de se passer, tout doucement, sans jugement : “Tu étais très en colère…” “Oui, ça donne chaud” “Tu avais besoin de crier ?” “ Comment tu te sens maintenant ?”“ Tu vas mieux ? Tu veux un câlin ?” “On respire ensemble ?”
Ce dialogue, simple et sincère, permet à l’enfant de reconnaître son émotion sans honte, et d’apprendre qu’elle peut s’exprimer, se nommer, puis s’apaiser.
Petit à petit, il intègre que les émotions passent… toujours.
4. Et nous, dans tout ça ?
Parce que oui, c’est bien joli de dire “restez calme”… mais quand on a eu une journée épuisante, que le repas n'est pas prêt, que la petite hurle et que le grand réclame, le calme devient un concept lointain.
Alors d’abord, respirez. Pas pour “faire bien”, mais parce que ça change vraiment quelque chose.
Quelques secondes suffisent pour reprendre pied :
Inspirez profondément par le nez.
Soufflez lentement, plus longtemps que vous n’avez inspiré.
Sentez vos épaules s’abaisser, votre ventre se relâcher.
Et parfois, juste cette respiration vous évite de crier plus fort que lui.
Et parfois, prendre un peu de distance est justement la meilleure chose à faire — pour lui comme pour vous.
Quand votre enfant est dans un état émotionnel intense, il n’a plus accès à vous : ses circuits sont saturés, tout son corps est en alerte.
Rester à côté à tenter de le raisonner ne fera qu’ajouter de la tension.
S’accorder quelques minutes pour souffler, s’éloigner un peu, boire un verre d’eau ou simplement respirer profondément, c’est aussi ça, être un parent présent : savoir se réguler soi-même avant de revenir.
Ce n’est pas fuir, c’est montrer qu’on peut se retirer sans rompre le lien.
Et c’est une leçon magnifique que vous lui offrez : celle du respect mutuel, même au cœur des émotions fortes.
Il y aura aussi des moments où vous perdrez patience, où vous direz ce que vous n’auriez pas voulu dire.
Ce n’est pas grave.
L’important, c’est de pouvoir vous apaiser, vous aussi, pour mieux revenir.
🌈 Conclusion : grandir ensemble
Accompagner les émotions de son enfant, c’est un apprentissage pour deux.
Il découvre comment se calmer, vous découvrez comment garder le cap au milieu de la tempête. Certaines journées seront plus fluides, d’autres plus mouvementées… et c’est normal.
L’important, c’est de continuer à respirer, à vous ajuster, à revenir vers lui.Parce qu’au fond, il n’a pas besoin d’un parent parfait — juste d’un parent présent,capable d’aimer même quand tout déborde.
Je suis Charlotte de Joybert, Hypnothérapeute et Sophrologue, spécialisée dans la gestion des émotions, la gestion du poids et l'arrêt du tabac.
J’accompagne chaque jour des personnes souhaitant retrouver leur équilibre, que ce soit en consultation au cabinet situé au 6 rue Édouard Branly 91800 BRUNOY ou en visio.
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