Émotions 4-6 ans : apprendre à les nommer pour mieux les apaiser

Entre 4 et 6 ans, les émotions changent de visage.

Les crises ne disparaissent pas, elles se transforment : la colère devient verbale, les frustrations s’expriment avec des “c’est pas juste !”, et les larmes surgissent parce que la manche du pull est “trop moche aujourd’hui”.

L’enfant commence à mettre des mots sur ce qu’il ressent, mais il ne sait pas encore bien ce qu’il vit ni comment le réguler.

Et, soyons honnêtes, à cet âge, il développe déjà une logique implacable : il négocie, argumente, et nous met face à nos contradictions (“mais toi aussi, t’as crié !”).

C’est la période où l’on passe de la gestion des crises à l’apprentissage émotionnel. Et notre rôle, c’est de l’aider à identifier, nommer, exprimer… sans se laisser happer par la sienne.

1. Nommer, c’est déjà apaiser

Mettre des mots sur une émotion, c’est comme allumer la lumière dans une pièce sombre : tout devient plus clair.

Entre 4 et 6 ans, le vocabulaire émotionnel se construit : fâché, triste, jaloux, inquiet, fier, déçu…

Ce que vous pouvez faire :

• Quand votre enfant s’agace ou boude : “Tu es déçu parce que tu voulais encore jouer ?”

• S’il crie ou tape : “Tu étais vraiment en colère.”

• Et parfois même : “Tu as peur de ne pas y arriver ?”

  
  

Mettre un mot, c’est reconnaître son émotion sans la justifier.

Cela donne à l’enfant le sentiment d’être compris — et donc de pouvoir se calmer plus vite.

En sophrologie, on appelle cela une prise de conscience émotionnelle : reconnaître avant de transformer.

2. Jouer avec les émotions pour les apprivoiser

À cet âge, l’enfant apprend mieux en jouant.

Les émotions deviennent plus concrètes quand on les relie à des images, des couleurs ou des histoires.

Quelques idées simples :

• La météo intérieure

  Demandez-lui : “Comment tu te sens à l’intérieur aujourd’hui ? Plutôt soleil ou nuage ?” Ce jeu permet de parler de ses ressentis sans jugement.

• La roue des émotions

  Vous pouvez en créer une ensemble, avec des visages dessinés ou collés. Chaque émotion devient identifiable, visible, donc moins inquiétante.

• Les histoires inventées

  “Raconte-moi une histoire où ton personnage est en colère, et comment il retrouve le calme.” En racontant, l’enfant met à distance ce qu’il ressent.

  
  

Ces outils l’aident à comprendre qu’on peut vivre une émotion sans être l’émotion.

3. Les outils “corps et souffle” de 4 à 6 ans

À cet âge, l’enfant peut déjà imiter les respirations et les relaxations simples. C’est le moment idéal pour lui apprendre à utiliser son corps pour retrouver le calme.

1. La respiration “ballon du ventre”

Asseyez-vous ensemble et dites : “On gonfle le ventre comme un ballon… et on le laisse se dégonfler tout doucement.”

À cet âge, il se souviendra peut-être déjà de cet exercice s’il l’a découvert plus petit.

Cette fois, vous pouvez lui expliquer pourquoi ça marche : “Quand tu respires avec ton ventre, ton cœur bat plus calmement, et ton corps se détend.”

C’est une version plus consciente de la cohérence cardiaque, adaptée aux enfants qui commencent à comprendre le lien entre corps et émotions.

2. Le geste magique

Invitez-le à créer un geste qui symbolise le calme : une main sur le cœur, une caresse sur le bras, ou même un grand souffle.

Ce geste devient son ancrage, un petit signal de retour à soi.

3. Le rituel du soir

Avant de dormir, prenez une minute pour lui demander : “Quelle émotion a été la plus forte aujourd’hui ?”

Ce moment d’échange l’aide à relier le corps, le cœur et les mots.

4. Et nous, dans tout ça ?

À cet âge, les enfants testent tout : les limites, la logique, la patience… et notre propre régulation émotionnelle.

Alors quand il crie “t’es méchante !”, respirez. Il ne vous juge pas, il explore son pouvoir d’expression.

Vous pouvez lui montrer que vous aussi, vous ressentez des émotions : “Là, je suis un peu fâchée, alors je vais respirer avant de parler.”

C’est une leçon magnifique d’exemplarité : il apprend par imitation.

Et si la journée a été longue : écoutez de la musique, sortez marcher, riez ensemble.

Parce qu’apaiser un enfant passe souvent par un parent qui va mieux.

🌈 Conclusion : apprendre à dire sans exploser

Entre 4 et 6 ans, l’enfant entre dans la grande école des émotions. Il apprend à reconnaître, nommer, et peu à peu à réguler. Chaque mot posé, chaque respiration, chaque câlin après la tempête est une petite victoire partagée.

L’objectif n’est pas d’éviter les émotions, mais d’apprendre à les traverser ensemble, avec bienveillance, patience et humour.

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 Je suis Charlotte de Joybert, Hypnothérapeute et Sophrologue, spécialisée dans la gestion des émotions, la gestion du poids et l'arrêt du tabac.

J’accompagne chaque jour des personnes souhaitant retrouver leur équilibre, que ce soit en consultation au cabinet situé au 6 rue Édouard Branly 91800 BRUNOY ou en visio.

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